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Le blog de Narcipat

Les copains d'abord**

9 Juin 2011 , Rédigé par Narcipat Publié dans #Chansons

Qu’est-c’ qu’on f’rait sans amis? On vivrait pis qu’un chien

Comme un ours blanc tout seul sur son bout de banquise

Sans nul à qui s’ serrer on s’ les gèl’ dans la bise

On d’vient fou de n’ causer qu’avec son ang’ gardien

Un phoqu’ pour deux c’est peu mais pour un c’est plus rien

 

D’accord mais c’la posé j’avoue qu’ ça m’ rong’ le foie

Quand j’ demand’ son avis à Hubert sur un vers

Qu’il le trouv’ moche ou bête ou les deux à la fois

À tout coup sans s’ casser à peaufiner l’ critère

Il fait flèch’ de tout bois sa critiqu’ c’est d’ l’aboi

 

Jean n’ s’est jamais montré dur ou désobligeant

Par devant à tout l’ moins attendu qu’ par derrière

C’est pas croyab’ c’ que c’ mec peut arranger les gens

Je n’ voulais pas y croir’ j’en ai eu la preuve hier

Et depuis ça m’ démang’ d’ casser la gueule à Jean

 

Nul ne saurait r’procher l’ moindre trait d’ malveillance

À Louis mais alors lui il épie sans répit

C’est d’autant plus bizarr’ qu’il bâille aux confidences

Laissez-le dans l’ bureau just’ le temps d’un pipi

Vous l’ retrouvez plongé dans vot’ correspondance

 

On n’ pinc’ra jamais Pierre en flag d’indiscrétion

Tout c’ qui n’est pas lui-mêm’ ça l’ gonfle et l’indiffère

Mailez-lui qu’ vous êt’ mort faut' d'une information

Vous attendrez trois s’main’ il a aut’ chose à faire

Mais qu’ lui poireaute une heur’ bonjour l’indignation

 

Et y a Paul qui m’invit’ et qui m’ laiss’ l’addition

C’est bien normal que j’ paie pour sa conversation

D’ailleurs il est sans un et je s’rais sans excuse

Si je n’ lui prêtais pas d’ quoi s’ passer un’ passion

Prêt qu’il l’oubli’ra d’main à moins qu’ je n’ le lui r’fuse

 

Paco s’ coup’rait la main plutôt que d’ vous la tendre

On n’ tap’ pas les copains on a sa dignité

Mais un’ pièce est moins pleine après qu’il l’a quittée

Et l’ plus marrant d’ l’histoir’ c’est qu’il s’est mis à r’vendre

Mes bib’lots sur eBay j’ me tât’ pour les rach’ter

 

J’en passe et d’ plus toxiqu’ les givrés les sadiques

Les ténors d’ la sottise et les rois d’ l’infamie

J’ai pas encor’ trouvé l’quel a écrit aux flics

Pour leur faire assavoir que j’ roulais sans permis

Ni çui qu’a saupoudré l’ sucre et l’ sel d’arsenic

 

      Ô mes amiiis… il n’y a paaas d’amis

 

Mais n’est-il pas mesquin n’ nous dérouler la liste

D’un tas d’ prétendus pot’ quand j’ai là Jérémie

Pour partager mes joies condoler quand j’ suis triste

C’ ramassis d’ pis-aller j’ le laisse au satiriste

C’est l’ seul que j’aie choisi c’est mon meilleur ami

 

Faut bien r’connaît’ pourtant qu’ lorsqu’on joue aux échecs

I’ n’ rest’ de bonne humeur qu’à condition d’ gagner

Chaqu’ fois qu’il couch’ son roi i’ d’vient un peu pèt’-sec

Il m’apprend qu’ la partie n’ valait pas un kopeck

Qu’ sans mes échang' mesquins j’aurais pris un’ peignée

 

Il a l’ cœur sur la main on n’ fait pas plus serviable

Seul’ment l’ choix des servic’ lui appartient de droit

Quoi que j’ lui d’mande i’ m’ prouv’ qu’ c’était pas raisonnable

Et j’ai beau n’ pas piper j’ sens un rien d’ désarroi

Quand i’ m’ gav’ de cadeaux et d’ conseils qui m’ laiss’ froid

 

Ptêt’ suis-je ingrat d’ natur’ mais j’avoue qu’ ça m’embête

Qu’i’ m’ fass’ pour ma santé trimer dans son verger

Et puis qu’il me remplisse un panier d’ ses poir’ blettes

Qui n’ manqu’ pas d’allonger la colonn’ de mes dettes

Cell’ qui port’ mes créanc’ étant fort peu chargée

 

C’est lui qui dit la Loi et qui écrit l’Histoire

Il a tout prévu juste et c’est d’ moi quand ça foire

J’ vais tout d’ mêm’ pas l’ taxer d’ me piquer mes idées

Mais sans trancher duquel pédal’ dans l’illusoire

Disons qu’ nos deux mémoir’ sont fort mal accordées

 

Quand j’ai ram’né ma frais’ sans prév’nir aujourd’hui

Il avait d’ la visite et d’ la drôle ou d’ l’accorte

Je l’ suppos‘ à chaqu‘ fois  qu’ j’ai pas passé la porte

Vu qu’i’ m’ présent’ jamais qu’ des baudets et des truies

Est-c’ qu’il a hont’ de moi ou peur qu’on s’ pass’ de lui

 

À lui l’ sceptre et la rose et le haut du pavé

Ça n’ se discut’ mêm’ pas la question que j’ me pose

C’est d’ savoir s’il me prend vraiment pour un navet

Ou fait tous ses efforts pour qu’ je n’ sois pas aut’ chose

Quell’ que soit la répons’ ça commence à m’ gaver

 

Quand on pens’ pour du beurre on ne pens’ plus qu’à d’mi

J’ me sens la scienc’ bidon la faconde inféconde

Quand il est là j’ subis comme un’ lobotomie

Et quand j’ rentre en moi-mêm’ j’ me d’mande s’il est au monde

Quelqu’un qu’ je haïss’ plus que mon meilleur ami

 

      Ô mes amiiis… il n’y a paaas d’amis

 

Bon ça va t’as fini pousser l’ cri d’Aristote

Sur un air de Verdi ça t’ fait mouiller la glotte

Et c’est toujours ça d’ pris mais j’ vois là comme un creux

T’as raqué tes rancœurs mais c’est pas l’ tout mon pote

Il s’rait ptêt’ temps d’ savoir quel ami t’es pour eux

 

Je n’ peux guèr’ m’accuser des défauts que j’ recense

Cert’ je censur’ leurs vers mais j’ leur donn’ des raisons

J’ lis leurs journaux intim’ pour m’ rosir l’horizon

Au p’tit jeu des consos c’est bien rar’ qu’on m’ devance

Et j’ barbot’ pas leurs biens quand j’ garde leur maison

 

Et surtout j’irais pas m’ charger d’un soliveau

En guis’ de fair’ valoir sans m’ soucier de c’ qu’il vaut

Plutôt s’offrir un chien si l’on n’ veut qu’allégeance

Ou s’ planter d’vant l’ miroir si l’on cherch’ la r’ssemblance

Moi j’ demand’ un’ conscienc’ et j’exig’ du nouveau

 

J’ confonds pas comme un con âm’-sœur avec sosie

En r’vanch’ faut bien admett’ que j’ suis trop possessif

J’ dissimul’ les trois quarts d’ mes excès d’ jalousie

Mais quand l’ pot’ jouit sans moi il me baffe il me biffe

Prend’ son panard ailleurs ou m’ trahir c’est kif-kif

 

Et l’ plus grav’ c’est la rag’ de n’ jamais m’ contenter

Des humains tels qu’ils sont il faut que j’ les épure

En leur j’tant dans les dents leurs quat’ sévérités

De l’invite à changer ils n’ retienn’ que l’injure

Et l’espoir d’un progrès n’ provoqu’ que des ruptures

 

De sort’ que l’ plus souvent je m’ retrouv solitaire

C’est parfait au moins un sur qui on peut compter

Alors ça faut l’ dir’ vite ou l’ taire ou l’ commenter

La dictée d’ la routin’ me titill’ les sphincters

L’ami que j’ suis pour moi laiss’ fort à déchanter

 

Quand c’ con-là perd ses clefs ou omet d’ fermer l’ gaz

Qu’il s’ fait des bleus des boss’ et s’esquint’ la santé

Ou s’obstin’ cent-sept ans dans les choix les plus nazes

Qui n’ lui val’ que des gnons qu’il rat’ tout’ les occases

J’ dis pas qu’i’ l’ fasse exprès mais qu’on peut trembloter

 

En plus il ne cess’ pas d’ me couvrir d’épithètes

J’ suis un ver un’ fourmi un’ momie un vomi

Ça fuse à la folie les faits sont à la fête

N’ pas s’aimer n’a pas d’ sens il n’empêch’ que j’ frémis

À l’idée que j’ pourrais être mon pire enn’mi

 

      Ô mes amiiis… il n’y a paaas d’amis

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