My way
L’art le jeu les nanas
Un ou deux quinquennats
La carrièr’ médicale
Ou cell’ d’ l’assassinat
Tout c’ qui t’ bouff’ le bocal
N’est d’après Blais’ Pascal
Que du divertiss’ment
Le goût leurr’ la faim ment
Tout c’ dont on est avide
C’est d’ fuir l’effondrement
D’ voiler la fac’ livide
De la mort et d’ not’ vide
Bonn’ mauvais’ raisonnable ou cinglée
Je n’ f’rai pas d’ propagande
Pour telle ou tell’ manièr’ de s’aveugler
Vu qu’ la mienn les transcende
Et quoiqu’ Pascal prétende
Que j’ suis l’ plus sot d’ la bande
Moi j’ soutiens qu’ fixer l’ vid’ c’est l’ combler
Pour sortir du marasme
J’en connais d’ belliqueux
Qui cultiv’ le sarcasme
Et s’ ranim l’enthousiasme
En nous trouvant pir’ qu’eux
Moins glauqu’ mais plus visqueux
D’aut’ se donn’ pour malades
Et d’un flot d’ jérémiades
Creus’ le trou d’ la sécu
Dieu que m’ ras’ leurs tirades
Dieu qu’ ça peut m’ casser l’ cul
D’ recharger leurs accus
Les raill’ries les complaint’ les sanglots
J’ les laisse aux médicastres
Ma thérapie c’est d’ contempler l’ désastre
Et d’en dresser l’ tableau
Sans fiel et sans mélo
Fait’ comm’ moi tas d’ jobastres
Vous verrez comme on s’ sent moins ballot
Certains mais faut êt doué
Chass’ les idées moroses
À grands coups d’ méthod’ Coué
Colmat’ leur âm’ trouée
En peignant l’ vide en rose
D’aut’ bravant la cirrhose
Et l’ châtiment divin
Choisiss’ la Voie du Vin
D’ la coke ou d’ l’héroïne
Et triomph’ront du spleen
En roulant dans l’ ravin
Permettez qu’ j’élimine
Les mantras la sniffette et l’ tonneau
J’ leur dis macach’ bono
Ma chnouf à moi c’est d’ voir la merde en face
Si j’ censur’ les gogu’nots
Ell’ rappliqu’ quoi que j’ fasse
Si j’ l’éclaire a giorno
La voilà peu à peu qui s’efface
Toi qui t’ veux créatif
Tu t’en voudrais d’ copier
Mais qu’ tu bross’ gratt’ ou biffes
Tu imit’ les poncifs
Dont tu prends l’ contrepied
Pour meubler ton papier
Et boucher ta béance
À l’issue d’ la séance
Qu’ t’aies fait bien mal ou rien
Dans l’ brutal ou la nuance
La voix des cav’ revient
T’ chuchoter comédien
Moi l’ roman les amours les infos
J’en ai torché ma part
Maint’nant l’ néant j’ m’en sers de point d’ départ
Si tu vois bien l’ défaut
Y a un’ chanc’ qu’il s’ répare
Mais si tu l’ fuis dans l’ faux
D’un bobard tu t’ f’ras un échafaud
Vous m’ traitez d’ pessimiste
C’est çui qui l’ dit qui l’est
Quoi vous paraît l’ plus triste
D’observer c’ qui existe
Ou d’ lui dir’ du balai
J’ me complais pas au laid
J’ maintiens qu’ quand il s’ corrige
C’est en l’ fuyant qu’on l’ fige
Et pour nous résumer
Que l’ gouffre n’est qu’ fumée
Dont on n’ vaincra l’ vertige
Qu’au seul prix d’ l’assumer.
Pou’ l’ moment suis-j’ lucide ou stupide
Ma quête a l’air d’un bide
J’ me d’mand’ parfois tant l’ tunnel paraît long
Si j’avance à r’culons
Mais restons impavide
À forc’ de scruter l’ vide
J’ vais finir par trouver un filon