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Le blog de Narcipat

Mon âme

18 Septembre 2014 , Rédigé par Narcipat Publié dans #Chansons

Mon âme est un ciel bleu qui d’un seul coup s’obombre

L’ gourdin qui chang’ d’un coup ta case en champ d’ décombres

C’est un moloss’ qui croqu’ les voleurs de laitues

L’ cancre qui des pronoms n’a r’tenu qu’ je te tue

Un samouraï manchot qui n’ song’ qu’à en découdre

La lamp’ tempêt’ posée sur un baril de poudre

C’est un assassin-né qui s’ content’ d’êt’ taquin

L’ mollusque des abyss’ devant l’quel fuient les r’quins

La pros’ de Meussieu d’ Sad’ et les vers d’ Bertran d’ Born

L’ Taureau fou qui tamponn’ la Vierge et l’ Capricorne

C’est l’ commerce indécent du sang des innocents

C’est l’embryon marqué qui rictusse en naissant

C’est du cyanur’ moulé dans un tub’ d’aspirine

L’ monstre baveux d’ l’envie qui t’ dévor’ la poitrine

L’ bourreau qui t’ pend au croc et t’occit à coups d’ scie

L’ volcan d’ l’inspiration l’éruption d’inepties

Voilà c’ que c’est qu’ mon âme ou sa superficie

      Voilà c’ que c’est qu’ mon âme et l’important

                              C’est la hargne l’important

                              C’est la hargne crois-moi

 

Mon âme est un’ pustul’ que s’ disput’ les crapauds

Un d’ ces raisins d’ lapin dont t’as farci l’ kouglof

Un noyé qui s’ délite au fond du Limpopo

Et s’ fantasme en héros d’un’ nouvell’ d’Edgar Poe

C’est une idée foireus’ qui s’ pointe au bout d’ la strophe

Une image usinée par un gars d’ l’Oulipo

Qui s’ prend pour un poète et n’est guèr’ qu’un vieux prof

Mon âme est l’ dépotoir de tout’ les catastrophes

C’est un’ nouvell’ version d’ bombinette à neutrons

Qui t’ pulvéris’ le cœur sans mêm’ t’effleurer l’ tronc

C’est un squelett’ pourri dont on fait d’ la farine

C’est la g’lée blanch’ qui coul’ quand tu t’ press’ le citron

Tout au fond du jardin mon âme est un’ latrine

Où d’puis plus d’ cinquante ans nul plus n’ chie ni n’urine

Mais qui cultiv’ pieus’ment la mémoir’ des étrons

Et s’ réjouit en secret d’ t’en mett’ plein les narines

Voilà c’ que c’est qu’ mon âme excepté qu’ ça m’ chagrine

      Voilà c’ que c’est qu’ mon âme et l’important

                              C’est la merde l’important

                              C’est la merde crois-moi

 

Mon âme est un’ pair’ d’œufs qui n’ voulaient pas éclore

N’ blâmez pas la maman d’ s’êt’ lassée d’ les couver

C’est un enfer de Bosch qu’un suint’ment décolore

Sur le mur d’un’ chapell’ protégée des U.V.

C’est un goss’ qui connaît tous les noms d’ dinosaures

Et r’fuse au nom d’ sa scienc’ d’apprend’ c’ que vous savez

C’est un’ tumeur létal’ qu’on choie comme un trésor

C’est un’ lettre d’injur’ signée du nom d’Yahwé

C’est c’ qui subsiste au fond d’ la valis’ de Pandore

Quand tous les maux s’en sont partis batt’ le pavé

C’est un pluviôse honteux qui s’ grime en fructidor

C’est une étoile éteint’ qui s’ la joue aux novae

C’est l’ mourant qui s’ réveill’ et souff’ ça va pas fort

Espérant qu’on l’ démente à trois pas d’ l’arrivée

C’est un fandango d’ trop au bal des métaphores

Mêm’ cell’ qui mont’ du gouffre ell’ commenc’ à m’ gaver

Voilà c’ que c’est qu’ mon âm’ si elle est pas crevée

      Voilà c’ que c’est qu’ mon âme et l’important

                              C’est la frime l’important

                              C’est la frime crois-moi

 

Mon âme est un poids mort qui n’ me sert mêm’ plus d’ lest

C’est ce chiffon sanieux dans la rue d’ Budapest

Que t’avais ramassé pour doubler ta vieill’ veste

Va savoir si c’est lui qui t’a flanqué la peste

C’est un’ capot’ noircie qui clapote au vent d’est

Où des spermatos morts bulle un gaz qui empeste

C’est un’ pag’ délavée du reader indigeste

Un gribouillis fangeux qui s’ la joue palimpseste

Pour éluder la l’çon d’ son cont’nu manifeste

C’est un vagu’ goût d’ pituite au sortir de la sieste

C’est l’amertum’ d’un rêv dont n’ surnag’ qu’un faux zeste

L’ souv’nir de ta naissanc’ mué en présag’ funeste

C’est l’ pâl’ reflet d’un viol et l’ regret d’un inceste

Où l’on n’ distingu’ plus bien qui subit d’ qui moleste

C’est l’ soubass’ment d’ folie qui s’ refuse à tout test

C’est l’ langag’ du néant qui s’ réduit à des gestes

Voilà c’ que c’est qu’ mon âme ou l’ très peu qu’il en reste

      Voilà c’ que c’est qu’ mon âme et l’important

                              C’est le vide l’important

                              C’est le vide crois-moi

 

[Composé en état d’ébriété sans dico des rimes, et conservé à titre de… document?? Ça pue la fin.]

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