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Le blog de Narcipat

Les Branchouillards**

27 Avril 2011 , Rédigé par Narcipat Publié dans #Chansons

      Les Branchouillards

De la French Exception 

Ceux qui s’ tienn’t à l’écart

De la Consommation

 

Qui mett’ si haut la barre

Que l’ public fait pas l’ saut

Qui barbent les barbares

Et rebut’ les pourceaux

 

Qu’attend’ cinquante étés

Qu’on s’éprenn’ de leurs vers

Et s’ rabatt’ à l’hiver

Sur la postérité

 

Mais qui d’ leur purgatoire

Rend’ mépris pour mépris

Et tienn’ pour méritoire

D’être à c’ point incompris

 

     Les Branchouillards

De la French Perception 

Ceux qui prôn’ le Grand Art

Et viv’ de subventions

 

Ceux que les fondations

Arros’ de leurs largesses

Mais dont la production

S’imprim’ sur faf à fesses

 

Ceux dont l’argent public

Fait pousser le talent

À grands coups d’ sabbatiques

Sans bilan au bout d’ l’an

 

Ceux dont la peinturlure

Tent’ pas les maquignons

Mais qu’ont des sinécures

Pour se beurrer l’ quignon

 

    Les Branchouillards

De la French Vocation

Qui s’estim’raient jobards

D’ prend’ le pied sans les pions

 

Musicos sans écho

Qui vous cass’ les oreilles

Mais qui pomp’ leur oseille

Dans les impôts locaux

 

Architect’ honoraires

Que renflouent dans l’ besoin

Les command’ de ronds-points

De leur p’tit copain l’ maire

 

Intermittents du spec’

Qui boss’ pas deux mois d’ rang

Mais exig’ que les chèques

Leur tomb’ douz’ fois par an

 

    Les Branchouillards

De la French mise en scène

Qui sèm’ des grains d’ nanards

Et moissonn’ des mécènes

 

Qui font des festivals

De Bray-Dun’ à Port-Bou

Et qui joign’ les deux bouts

À la ficell’ fiscale

 

Dont les pièc’ font sall’ pleine

Cent fauteuils c’est coquet

Sauf qu’y en a dix dizaines

Qu’ont pas raqué l’ ticket

 

Qui jouent dans les écoles

Pour les profs autant d’ moins

Y a parfois des bémols

Les goss’ respectent rien

 

      Les Branchouillards

D’ la French infatuation

Dont l’imagination

Est rivée au miroir

 

Qui créent des mélodies

Quand ils chant’ sous la douche

Et s’ prenn’ pour Vivaldi

Dès qu’ils ouvrent la bouche

 

Qui s’égal’t à Van Gogh

Au premier coup d’ crayon

Et appell’ création

D’ graffiter dans les gogues

 

Qui mépris’ la romance

Les chromos les flonflons

Mais baptis’ performance

D’ pisser dans les violons

 

     Les Branchouillards

Du French Trac du French Troc

Dont l’ego vit d’égards

Congrûment réciproques

 

Qui vous class’ poujadistes

Si vous avez l’ toupet

D’ manquer un peu d’ respect

Pour leur statut d’artistes

 

Qu’encens’ qui les encense

Donnant cass’ pour séné

Et f’ront grand cas d’ tes stances

Si tu loues leur sonnet

 

Qui s’ demand’ Tu travailles

Sur quoi donc ces temps-ci

On sait c’ que vaut cett’ scie

Mais on s’ sent du sérail

 

     Les Branchouillards

D’ la French ségrégation

Qu’ont pour s’ sentir à part

Pas b’soin d’ conspiration

 

Qui néglig’ leur bureau

Par craint’ des courbatures

Mais brill’ dans les bistrots

Et crân’t à Franc’-Culture 

 

Qu’opin’ par copinage

Critiqu’ sans bouquiner

Sont toujours à la page

Sans s’ mêler d’en tourner

 

Qui sont tous faits au moule

Qui mijot’ dans l’ milieu

Mais s’ targu’ à qui mieux mieux

De s’ distinguer d’ la foule

 

       Les Branchouillards

De la French Subversion

Qui sous l’ail’ du Pouvoir

Ne caus’ que Sédition

 

Qui s’ piqu’ de sacrilèges

Rêv’ de Révolution

Bien sûr à condition

D’ garder leurs privilèges

 

Qui font d’ la Transgression

Leur Pégas’ de bataille

Mais pâliss’t et défaillent

D’vant cell’ de Faurisson

 

Pour qui tout n’est qu’ langage

Sad’ valant Lanturlu 

Mais qu’on touche au fromage

Alors là rien n’ va plus

 

     Les Branchouillards

De la French Sélection

Les enfants du pap’lard

Qu’écriv’ par relations

 

Qui font gémir les presses

Sans s’ donner d’éreint’ment

Vu qu’ leur carnet d’adresses

Pès’ plus lourd qu’ leurs romans

 

Qu’ont des pot’ dans la place

Depuis avant d’êt’ nés

Et marchent sur les traces

De leurs glorieux aînés

 

Mais qui s’ braqu’ et qui s’ bilent

Qu’on os’ parler d’ piston

Et gueul’ qu’ c’est pas facile

Un’ carrièr’ de fiston 

      Les Branchouillards

De la French Édition

Que les r’commandations

Ont tirés du placard

 

Qui se peign’ en héros

Et s’ vant’ dans les couloirs

De tirer d’ l’à-valoir

D’un lectorat zéro

 

Grouillots gallimerdeux

Préposés au carnage

Qui blackboul’ ton ouvrage

Sans attend’ la pag’ deux

 

À moins qu’ils t’ fass’ les poches

Avant d’ te fair’ la peau

Au berger nul ne r’proche

De tondre son troupeau

 

     Les Branchouillards

De la French Exception

Eh oh baiss’ la pression

Il commenc’ à s’ fair’ tard

 

Coller un’ remontrance

À tout’ les rim’ en ion

Ce s’rait plus un’ chanson

Ce s’rait d’ l’incontinence

 

D’accord j’ suis un aigri

Un amer mais tu t’ blouses

Si tu crois qu’ j’ les jalouse

J’ suis un aigri guéri

 

Quand j’ japp’ comme un roquet

Et que j’ crach’ dans la soupe

J’ fustig' d’ailleurs ma croupe

J’ sais pas si t’as r’marqué

 

Ce s’rait con d’ se moquer

Des ridicul’ des autres

Sans s’aviser qu’ les nôtres

Barbot’ dans l’ mêm’ baquet

 

Et qu’ si les Branchouillards

De la French estampille

Dont j’ conduis l’ corbillard

N’ sont pas d’ mon escadrille

On décèl’ dans l’ brouillard

Comme un air de famille…

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