Question de point de vue**
Quand on t’ coup’ la parol’ pour donner un coup d’ fil
Quand tu leur tiens la porte et qu’on t’ la claque au nez
Quand on t’ trait’ de bâtard de taré d’ pédophile
Et d’ lâch’ sans même attend’ parfois qu’ t’aies l’ dos tourné
Quand tu roulais à trente et qu’ tu récolt’ un’ prune
Quand ta boît’ ne r’tentit qu’ du chant des créanciers
Et qu’ tu cèd’ au racket dès qu’il pass’ par l’huissier
Arguant qu’un avocat t’ coût’rait dix fois plus d’ thune
Quand tu feins d’ignorer l’ pignouf qui coup’ la queue
Quand au lieu d’ gifler l’ chef tu lui serr’ la paluche
Quand t’endur’ le dédain des daims et des greluches
Et qu’ les derniers des cons t’ conseill’ d’ fair’ pareil qu’eux
Pourquoi trembler comme un’ biche aux abois
Pourquoi te ponctuer l’ temps de torchons et d’ nasardes
L’ cœur va t’ lâcher si tu n’y prends pas garde
Vois donc ça du point d’ vue des bouts d’ bois
La vie s’ra plus peinarde
Vois donc ça du point d’ vue des bouts d’ bois
Et moqu’ toi des échardes
Quand t’avis’ ces valets d’ leur zob et d’ l’argent-roi
Qui s’ pavan’ sur l’écran et qu’il faut bien subir
Attendu qu’ la canaille au vrai pouvoir s’rait pire
Si l’ cri des internaut’ est l’écho de c’ qu’ell’ croit
Quand t’entends cett’ mafia qu’a réussi l’exploit
De mett’ l’humanité à g’noux d’vant son martyre
Et en faisant l’histoir’ l’opinion et la loi
N’ te laiss’ que l’ choix d’ te tair’ d’en baver ou d’ mentir
Quand tu r’nifles cett’ lie qui s’entr’élit élite
Chercheurs qui n’ trouvent rien barbouilleurs sans talent
Grands écrivains d’ l’av’nir qui surviv’t au chaland
Mais dont l’argent public sécuris’ le steak-frites
Pourquoi vas-tu t’emmerder à chercher
Dans tous les coins du Web des fusils et des bombes
T’aurais l’air fin après une hécatombe
Vois donc ça du point d’ vue des rochers
Qui domin’t et surplombent
Vois donc ça du point d’ vue des rochers
Où s’ perchent les colombes
Le p’tit sourire inquiet d’ cette enfant pâle et chauve
Fissur’ le bleu d’ l’été déchir’ ton cœur usé
Peut-êt’ suffirait-il d’un’ greff’ pour qu’on la sauve
Tu t’ dis qu’est-c’ que j’attends et n’os’ te proposer
Ces résidus d’ mouroir qui crèv’ de solitude
Et qui perdent la boul’ pour n’ plus voir qu’on s’ fich’ d’eux
Est-ce anticipation d’ ta prop’ décrépitude
Les jours où t’en crois’ un t’es cafardeux pour deux
Mais que dis-j’ les vieillards il suffit d’un cabot
Qui encaiss’ des coups d’ pied pour salair’ d’ sa confiance
Ou qu’on perd dans un bois sur le ch’min des vacances
Pour t’ fair’ broyer du noir et t’ détremper l’ jabot
Épargne-nous ces émois d’ mauvais ton
Et cess’ de t’ miner d’ maux qu’ tu mitonn’ à ta sauce
Par l’inconscienc’ tes victim’ s’en défaussent
Vois donc ça du point d’ vue du béton
Dont on fait les blockhaus
Vois donc ça du point d’ vue du béton
Où nich’ les albatros
C’ très vieux mort mal daté dont la verve édentée
Remont’ nuit après nuit du fond d’on n’ sait quell’ mare
Pour t’ fair’ toucher du doigt à longueur de cauch’mar
Le scandal’ de n’ plus êt’ si peu qu’on ait été
La vie qui s’ recroqu’vill’ quand ell’ veut s’épanouir
Les fenêtres fermées par orgueil et conn’rie
La tronch’ que t’as tirée l’ jour où ell’ t’a souri
Tout’ ces années perdues à t’ scruter au lieu d’ jouir
Et sous tes pas toujours toujours l’abîm’ qui bée
Gouffre d’un Mal secret ou bien d’ l’inexistence
Vas-tu comprendre enfin qu’ tu y es tombé bébé
Et qu’en faire un sommet n’ t’en donn’ra pas quittance
C’est bien en vain qu’ tu t’abreuv’ de mépris
Et qu’ tu t’épuis’ sans r’lâche à rabatt’ ta superbe
N’ saisis-tu pas qu’à c’ jeu tu l’exacerbes
Vois donc ça du point d’ vue d’ la prairie
Ne fût-c’ que cell’ du Verbe
Vois donc ça du point d’ vue d’ la prairie
Et pas d’un seul brin d’herbe