Merci*
Entre tous les poncifs qui débarqu’ d’Amérique
Il en est de fort sots mais il en est d’ charmants
Souvent les mêm’ d’ailleurs et quel moustiqu’ me pique
J’aim’rais plancher cett’nuit su’ l’ thèm’ des r’merciements
Tes poteaux ton agent ton éditeur
Moi ça m’émeut mêm’ si j’ lis pas tout
Tes vieux tes goss’ ta femm’ surtout
Qu’a tout fait mais les faut’ sont d’ l’auteur
Alors merci maman pour le lait d’ vache
Dont tu as fortifié mes jeun’s apnées
Merci d’avoir maudit l’ jour où j’ suis né
C’ regret-là j’ le fais mien et l’ lait j’ le r’crache
Et merci mèr’ Natur’ d’ la tronche exquise
Dont tu m’as gratifié gratuit’ment
Ell’ m’a pas préservé des convoitises
Mais du dégoût qui suit l’assouviss’ment
Travailler d’arrach’ pied l’ tiqu’ment correct
Fait j’ sens ça l’ plus grand bien à l’ego
Fût-c’ le plus triste et l’ plus abject
Des egos sans frangins sans égaux
Alors merci papa d’ tes couill’ surchoix
D’ tes raclées d’ tes raill’ries et d’ tes échecs
Merci surtout d’ n’avoir pensé qu’à toi
Y avait qu’à t’imiter pour faire un Mec
Merci à toi z’aussi bell’ société
Du partage et d’ la lib’ concurrence
Où il suffit de naître en bas d’ la France
Pour apprend’ comme on voit l’humilité
L’estim‘ de soi c’est vital je l’ concède
Mais gardons-nous d’ l’oubli de c’ qu’on doit
Si fort qu’on boss’ si chouett’ qu’on soit
Souv’nons nous qu’on n’ s’est pas fait sans aide
Donc merci à mes profs qui m’ont appris
Qu’on peut s’ voir en savant sans rien savoir
S’ croir’ génie quand on n’ dit rien qu’ des conn’ries
Et se prend’ pour un chef sans l’ moind’ pouvoir
Et merci aux deux maîtr’ exceptionnels
Dont les cours m’ont marqué et mûri
Madame Indifférence et M’sieur Mépris
J’ suis très assidu aux stag’ de rappel
Et merci aux copains coquins requins
Aux radins aux envieux aux veul’ aux traîtres
À vous qui dans l’ besoin m’envoyez paître
À toi qui m’ fauch’ ma femme et mes bouquins
Et merci aux pétass’ comme aux sylphides
D’ bien m’ planter dans la têt’ et dans l’ cœur
Qu’amour comme amitié n’ sont qu’ des mots vides
Et qu’il faut êt’ niais pour rêver d’âm’ sœur
Modestie t’ mettrais-tu un doigt dans l’œil
Faut qu’y ait quequ’chos’ de quoi dir’ merci
Et qu’on s’ tienn’ donc pour réussi
Tout c’ caca ressemb’ fort à d’ l’orgueil
C’est possib’ mais tant pis merci quand même
À ceux qu’ont rien compris ni écouté
Normal moi d’ mêm’ j’ m’en torch’ de vos problèmes
Merci surtout d’ m’avoir laissé chanter
Dans mon coin sans monter m’ casser les burnes
Vous auriez pu fair’ pir’ je l’avoue
Merci d’ m’avoir appris à m’ passer d’ vous
Sans m’ faire un procès pour tapag’ nocturne
Pour finir faut bien dir’ merci à Dieu
Mais pour louer Sa copie j’ manque un peu d’ verve
Si j’ai l’air d’ Lui souffler Pourrait fair’ mieux
J’ risque fort d’aggraver l’ sort qu’I’ m’ réserve
Les narciss’ emmurés j’ dout’ que ça plaise
Dans l’au-d’là pluss que ça n’ plaît ici
J’aurai l’ temps d’ méditer dans la fournaise
Pour ça pour tout merci merci merciiiii