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Le blog de Narcipat

Malgré le temps...**

17 Mai 2011 , Rédigé par Narcipat Publié dans #Chansons

J’ai voulu r’voir Clara

J’ai cliqué sur Fac’book

Seigneur quel putain d’ look

Pas d’main qu’on m’y r’prendra

 

J’ m’étais fait un laïus

Sur les neiges d’antan

J’attendais pas l’ printemps

Au bord du terminus

 

Mais là c’est accablant

L’étincell’ dans son œil

Son p’tit air insolent

Il faut en fair’ son deuil

 

Oh la vision fut brève

Cett gross’ vach’ s’effac’ra

Au profit d’ la Clara

Que j’ retrouv’ dans mes rêves

 

S’ frapper d’un nevermore

J’admets qu’ c’est pas sérieux

Tous mes copains sont vieux

Y en a mêm’ kekzuns d’ morts

 

Quant à mon cas j’ l’élude

L’ miroir d’ la sall’ de bains

Poli par l’habitude

Me grime en chérubin

 

Mais quand j’ vis’ ma bobine

Mes rid’ et mes ch’veux blancs

En longeant un’ vitrine

J’ me dis quel est-c’ croulant

 

J’ me suis jamais cru beau

Alors pourquoi m’en faire

Faut croir’ qu’ l’espoir de plaire

Palpitait dans c’ tombeau

 

C’ coup-ci c’est bien fini

Oui répèt’ le bien fort

Bien maboul est qui l’ nie

Laid plus blet égal’ mort

 

N’empêch’ qu’à l’intérieur c’est un aut’ paysage

Et que l’ défunt persiste à attend’ la fiancée

         Comment donc le conçois-je

Qu’ell’ recul’ pas d’horreur j’ pourrais guèr’ qu’ la masser

Mais j’ai beau m’ le r’ssasser ça n’ me fait pas d’usage

Moi j’ vous l’ dis faut pas croire aux portraits des vieux sages

J’ dout’ qu’un seul habit’ l’âg’ que que lui donn’ son visage

J’ suis plus jeun’ que jamais et j’ piss’ sur le passé

J’ai l’impression qu’ c’est d’main qu’ la vie va commencer

 

C’ que faisais à vingt ans

C’est pas qu’ ça m’effarouche

Mais quand j’en fais autant

Après faut que j’ me couche

 

L’escalier j’ le descends

Quatr’ à quat’ sans problème

Oui mais en l’ gravissant

Pieds en plomb dès l’ sixième

 

L’aut’ jour j’ m’off’ des vacances

Cinquant’ born’ sac au dos

Et j’ me r’trouve aux urgences

Dès l’ début d’ la rando

 

Moi qui vis comme un ours

Ça m’ fait claquer des dents

L’idée d’êt’ dépendant

D’ quelqu’un pour fair’ mes courses

 

Quand j’ dis claquer des dents

C’est plutôt des gencives

Je manque un peu d’ mordant

Et c’ qui s’ mâch’ je m’en prive

 

Comme il faut les pisser

Je ne bois plus qu’ des gouttes

Et n’ sors guèr’ car je r’doute

D’ m’éloigner des vécés

 

Les couleurs font d’ la soupe

Et les sons d’ la potée

Faut tout fair’ répéter

Et j’ peux plus lir’ sans loupe

 

Surdité cécité

Qui s’ point’ra la première

Peut-êt’ qu’un outsider

Va les court-circuiter.

 

Ce bobo persistant

J’ pens’ pas qu’ ce soit la grippe

J’ crains fort qu’il n’ soit plus temps

D’ freiner un peu la pipe

 

Quand j’ pens’ que j’ m’étais dit dans les années rebelles

Que j’ vivrais pas assez pour souffler trent’ bougies

         J’en vois trente-six chandelles

Passer l’ cap d’ l’an 2000 m’a mêm’ pas assagi

Mon foie et mes rognons mon cœur mes animelles

Ont mis un pied ou deux déjà dans l’ici-gît

Et pourtant c’est marrant ça m’ paraît irréel

J’ n’arriv’ pas à chanter l’air de la nostalgie

J’ sais qu’ mes jours sont comptés et j’ me crois éternel

 

Un détail farfelu

À la pag’ trois cent treize

Me fich’ comme un malaise

Mais ça j’ l’ai déjà lu

 

Encor’ m’en aperçois-je

Mais j’ pense qu’il y a des coups

Où j’ me r’tape tout l’ouvrage

Sans qu’il me crie Cass’-cou

 

Ça m’ faich’ que ma mémoire

Fuie comm’ ça par mill’ trous

Elle a tout d’ l’écumoire

Ell’ patin’ des quat’ roues

 

J’oublie les noms les gueules

J’ reconnais plus les gens

Il y en a qui m’en veulent

Ils trouv’ ça outrageant

 

Je me lèv’ pour faire un truc

Et à pein’ je suis d’bout

J’ rest’ là comme un trouduc

Le truc a mis les bouts

 

C’ matin voilà que j’ sème

L’ chiff’ de la carte bleue

Là ça d’vient scandaleux

Il y a quinze ans qu’ c’est l’ même

 

J’étais pas un caïd

Mais j’ me f’sais écouter

À présent j’ cause’ dans l’ vide

Et j’ crains bien d’ radoter

 

J’ me dis qu’ je s’rais ravi

D’avoir une idée neuve

Et j’ chang’ jamais d’avis

Apprendre est une épreuve

 

Y a plus d’ jus dans l’agrume

Est-c’ que l’ moment est v’nu

D’ sauter dans l’inconnu

Avant d’ virer légume

 

Jadis quand j’écoutais s’envoler ma grand-mère

Sur l’ail’ de l’Alzheimer dans ses divagations

         J’ pensais moi pas question

J’ trouv’rai bien un’ sortie avant d’êt’ trop-génaire

Et v’là qu’ mon tour est v’nu d’ jouer les prolongations

C’est pas qu’ j’aie peur à c’ point d’un mal imaginaire

Mais suis-je en droit d’ n’attend’ que des dégradations

J’ me sens pas assez mûr pour la résignation

J’ n’ai rien fait jusque là eh c’est qu’ tout est à faire 

N’est-c’ pas d’main qu’ va s’ pointer la pensée qui libère

N’est-c’ pas d’main qu’ nous allons trouver la solution

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