Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Narcipat

Les sept fleurs de ma vie***

23 Mai 2011 , Rédigé par Narcipat Publié dans #Chansons

 

J‘ n’avais fait qu’ bouquiner quand j’ connus Aconit

Sa p’tit’ moue ses yeux verts la blondeur de Tanit

Ou le p’tit chap’ron bleu de cett’ fleur de la nuit

Ne s’rait-il pas puéril d’ chercher quoi m’a séduit

Elle était l’ clair de lune et j’ suis né Sélénite

 

L’ certain c’est qu’ sa voix douce et son cœur de granit

M’ont fait des hématom’ qui dur’ jusqu’aujourd’hui

Son J’ai mal obstiné cinoche ou vaginite

J’en ai seul’ment déduit qu’ les fill’ n’aim’ pas l’ déduit

Et mon Dieu ça n’ s’est guèr’ démenti par la suite

 

L’auror’ de ma ferveur fit offic’ de zénith

J’appris qu’après l’ coup d’ foud’ on essuie beaucoup d’ suie

Que l’ soleil du savoir fait croupir l’eau bénite

Qu’ le portail de l’amour ouvre l’ chemin d’ l’ennui

Et qu’ si l’on était sag’ on choisirait la fuite

 

L’amour l’amour sacré qui brille au firmament

Ah ah ah permettez que j’ m’esclaffe 

Repassez tout l’ roman m’surez les bons moments

Le plus clair d’ votre amour c’est l’attente et les baffes

On veut m’ fourguer les fill’ championn’ du sentiment

Ah ah ah permettez que j’ m’esclaffe

Admettons qu’ les laid’rons s’accroch’t éperdument

Mais dès lors qu’elles ont l’ choix gravez votre épitaphe

 

 

Mal remis d’Aconit j’ai tâté d’ Datura

C’est s’ guérir des langueurs en s’ taraudant d’échardes

Et je m’ demand’ parfois si ma dam’ blanche aura

Su s’assagir un peu en prenant du carat

La mort lui allait bien mais il arriv’ qu’ell’ tarde

 

Datura des douleurs ma plaie mon choléra

Tour à tour chatte ou lionne ou limace ou cobra

Taciturn’ le sam’di et l’ dimanch’ si bavarde

Frigid’ l’après-midi l’ matin presque vic’larde

Tu t’ piquais d’ dédaigner la loi du voir supra

 

En voyage ou au port à table ou sous les draps

D’avoir sans fin ni cesse à m’ tenir sur mes gardes

Ça m’ grignotait la vie tout’ les nuits j’en cauch’marde

Mais permets-moi d’ flairer un soupçon d’apparat

En déjouant l’ pronostic tu briquais ton aura

 

Que souvent femm’ varie v’là l’ secret d’ la passion

Ah ah ah excusez si j’ me tords

J’ai mieux à fair’ d’ mon temps qu’épier tes variations

Non content d’ m’en miner s’il faut que j’ les adore

En tant qu’ preuv’ du prim’saut d’ l’authentique émotion

Ah ah ah excusez si j’ me tords

J’admets qu’ ma cohérenc’ relèv’ de l’illusion

Mais vos insaisissab’ croyez-moi n’ perd’ pas l’ nord

 

 

Je n’ l’aurais pas app’lée ma p’tit’ fleur de l’Annam

Ma Jusquiqui ma Jusquiqui ma Jusquiame

Mais dans l’ puits d’ son œil noir j’aurais goûté l’ trépas

Loin d’ moi la prétention d’ la nourrir d’un’ banane [d’un igname?*]

Mais le front sur son flanc j’oubliais l’heur’ des r’pas

 

J’ vous épargn’ la visit’ détaillée d’ ses appas

J’ les aurais tous donnés pour l’énigme d’une âme

D’un sourir’ qui m’ faisait rougir d’ mes mélodrames

C’était l’accord sans phrase et quell’ paix j’ vous dis pas

J’aurais moins jubilé si j’avais lu l’ programme

 

Est-c’ que ç’aurait duré ad vitam æternam

En tout cas j’étais mûr pour les épithalames

Mais sans mêm m’accorder l’ temps d’un mea culpa

Ell’ m’a largué l’ lend’main du dernier d’ ses exams

En m’ laissant sur le lit trois-quat’ lign’ pas sympa

 

L’amour appell’ l’amour c’est vot’ profession d’ foi

Ah ah ah permettez que j’ me moque

Laissez-moi à mon tour bâcler un’ petit’ loi

Plus intense est l’ardeur moins elle est réciproque

Si vous vous figurez qu’aimer vous crée des droits

Ouah ouah ouah permettez que j’ me moque

L’eau qui dort et sourit j’ connais rien d’ plus sournois

On s’ figur’ fair’ la planche et on coul’ comme un bloc

 

 

J’ crois bien qu’ c’est par dépit qu’ j’ai épousé Ciguë

Les bell’ ne chériss’ qu’ell’ un’ moch’ c’était plus sûr

J’ pensais qu’ell’ m’ saurait gré d’ lui offrir un futur

J’ voyais bien qu’elle avait la cervelle exiguë

Mais j’ comptais la gonfler d’injections d’ ma culture

 

Raisonn’ment sans bavur’ mais coupé du vécu

Ell’ se trouvait très chouett’ d’intellect et d’ figure

S’ foutait d’ mes arguties d’ ma cultur’ n’avait cure

Et m’estimait verni d’ m’offrir un si beau cul

Que n’ méritaient null’ment mon fric et mon allure

 

Au bout d’ cinq ans d’ galèr’ j’ me suis r’trouvé cocu

Et je n’ jur’rais mêm’ pas d’avoir ri d’ la rupture

Méfiez-vous d’ la pitié c’est un’ rosse ambiguë

Si l’aut’ s’en aperçoit c’est bien rar’ qu’il l’endure

S’il l’ignore ell’ le chang’ de déchet en ordure

 

L’amour tomb’ n’importe où on n’ sait sur qui ni quoi

Ah ah ah permettez que j’ me gausse

Qu’est-c’ que l’amour sinon l’ support d’ l’estim’ de soi

Ell’ pouss’ mal au soleil d’yeux moqueurs et narquois

Ceux qui font leur B.A. en choisissant un’ grosse

Ah ah ah permettez que j’ m’en gausse

Tôt ou tard ell’ les f’ra s’ repentir de leur choix

Qu’ell’ s’en sente humiliée ou s’ revoie à la hausse

Bien qu’ cett’ fleur d’un été n’ait pas atteint l’automne

Et qu’ je n’ veuill’ pas confond’ caprice et conjungo

Il faut bien consacrer quinz’ vers à Belladone

Pour rectifier mon tir et faire un distinguo

Ent’ bonheur et beauté qu’assimil’ les nigauds

 

Le galbe de Vénus et l’ minois d’ la Madone

De la classe et du chic avec ça loin d’êt’ conne

Tirez l’ trait perfection corrigez virago

L’ego d’ Ciguë d’ la blague à côté d’ son ego

Les rapports inégaux moi j’ vous les abandonne

 

J’ suis pas l’ type à rêver ma maîtresse en patronne

Ses plus vit’ ses plus haut m’ fourraient l’ vit au frigo

Dans mes bras d’ temps en temps j’aim’ bien qu’on s’ pelotonne

L’esclavag’ non merci vous pens’rez que j’ mythonne

Mais ell’ me renversait quand on dansait l’ tango

 

L’amour est ma prison l’amour est mon geôlier

Ah ah ah permettez que j’ me marre

Combien faut-il d’Omphal’ avant qu’ vous n’ déceliez

Sous les voil’ de l’amour la grimac’ du pouvoir

Et s’il y en a vraiment qui jouiss’ d’être humiliés

Ah ah ah permettez que j’ me marre

Moi en tout cas c’est pas comm’ ça que j’ prends mon pied

Quèqu’ morsur’ passe encor’ t’obéir va t’ fair’ voir

 

 

Vais-je achever mes jours dans l’amour d’Ancolie

Bien sûr rien qu’ d’y penser ça m’ rend mélancolique

Qu’ai-j’ donc à lui r’procher en douze ans trois conflits

Et quand j’écris conflit c’est pas d’ la s’couss’ sismique

Elle est douce et fidèl’ joviale encor’ jolie

 

Rien à r’dire à sa daube ou à ses ravioli

Sinon qu’ils m’ont rendu quelque peu boulimique

Quant au lit on y dort on y cause on y lit

Et j’ peux même y cloper bien qu’ ça choqu’ son éthique

La fleur du pis-aller est d’ loin la moins toxique

 

Et pourtant c’ poison lent dont mon cœur a pris l’ pli

J’ m’en sens tout amolli avachi aveuli

Tout’ surprise est bannie d’ ses plats et d’ ses répliques

J’ai l’estomac qui bâille et les neuron’ qu’abdiquent

Et j’ désir’ tout’ les femm’ excepté Ancolie

 

L’amour c’est pour la vie en scène ou en coulisse

Ouh ouh ouh permettez-moi d’ glousser

Vous m’ ressortez toujours Philémon et Baucis

Quand l’ sex-appeal décroît j’admets qu’au gynécée

On arrive à changer Nestor en Adonis

Mais ouh ouh permettez-moi d’ glousser

Si vous trouvez un mec pour draguer à l’hospice

Aimer mémé mon œil y a pas plus rar’ comm’ vice

 

 

Ptêt que l’ tomber d’ rideau s’ra moins soporifique

Dans l’ confort du caveau j’ sens comme un vent-coulis

Le printemps d’ mes vieux jours on l’appell’ra Colchique

Ma Colchique couleur de cerne et d’hallali

Ô mon dernier voyage et ma plus bell’ folie

 

Pouvais-j’ laisser sombrer cet ang’lot alcoolique

J’ me suis voulu son psy mais par un’ voie oblique

La thérapie a dérapé vers le délit

Que dis-j’ délit le crim’ crim’ de pédophilie

Deux mois manqu’t à l’appel et m’ voilà diabolique

 

Oh j’ t’ai pas fait grief d’ parapher l’ faf aux flics

Mais nous voilà passés d’ l’idylle à l’ordalie

Est-c’ que c’est en prison qu’ je f’rai mon dernier lit

Rien que d’ songer au m’nu j’en attrap’ la colique

Espérons qu’Ancolie m’enverra des colis

 

L’amour l’amour l’amour et vous avez tout dit

Oh oh oh permettez que j’ rigole

Quand j’ vous vois si sévèr’ pour l’amour interdit

Y a pas d’ pire enn’mi qu’ moi d’ la contrainte et du dol

Mais d’un an d’ plus ou d’ moins nous faire un’ maladie

Oh oh oh permettez que j’ rigole

Vous l’ voudriez l’ lotir mon lopin d’ paradis

L’ jaun’ de la jalousie v’là l’ vrai d’ vot’ vitriol

 

 

Datura Belladone Aconit Ancolie

Jusquiam’ Ciguë Colchique eh oui ça n’en fait qu’ sept

C’est léger pour poser à l’expert ès-fillettes

Et sur l’amour vous entonner des homélies

Quand l’ plus nul des julots compte au moins cent conquêtes

 

Sept seul’ment dans un’ vie j’en frissonne et pâlis

Ptêt que j’ suis mal tombé après tout c’est tout bête

Car j’ai pas mal rêvé soufflé mill’ pissenlits

Mais ai-j’ jamais choisi ell’ n’ont fait qu’à leur tête

Peut-êt’ qu’à la huitième aurait lui l’embellie

 

À moins que j’ n’aie pas mis l’ bon cul sur la sellette

Est-c’ que j’ suis mal tombé ou qu’ell’ sont mal tombettes

Est-ce en ell’ ou en moi qu’ gisait l’anomalie

C’est tout d’ mêm’ sept sur sept que j’ n’ai pas satisfaites

Et si j’ai siroté cett’ coup’ jusqu’à la lie

Savoir où est l’ venin au bout d’ la chansonnette

 

Amour égale ennui et souffrance et bêtise

Eh eh eh c’est pas mal résumé

Ça m’ disting’ des gogos qui en font une église

Mon bouquet d’ fleurs des champs est plus rare à humer

Mais j’ crains bien à la fin qu’ mon nombril m’hypnotise

Euh euh euh c’est aisé d’ blasphémer

Mais il s’rait temps d’ passer au stad’ de l’analyse

L’amour est-il un leurre ou n’ai-j’ pas su aimer?

 

 

* Il s’agit bien sûr de la breneuse banane de Ma Tonkinoise, qui ne rime pas. Igname rimerait, et peu importe qu’il donne une idée trop flatteuse des mensurations du chanteur, puisqu’elle serait évidée par l’ironie; mais l’allusion serait-elle encore perçue?

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article