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Le blog de Narcipat

Uro, gastro et sports d'hiver

13 Avril 2018 , Rédigé par narcipat Publié dans #Prostate & Cie

     Il y a une dizaine d’années que mon “système urographique” s’est éloigné des performances optimales, et s’il devait s’en tenir à la récréation médico-gratuite d’une rétention aiguë tous les deux ans, voire annuelle, sans douleur notable une fois qu’on a pris ses marques, je n’aurais pas de réclamation à déposer. Les deux mois d’attente prescrits avant un ECBU (examen cyto-bactériologique des urines) sont difficiles à accorder avec le processus allégué par le prescripteur soi-même, comme quoi les reins se détérioreraient à force d’infections urinaires; d’une manière générale, que ce soit l’opérateur qui plaide pour l’opération n’incite pas à la confiance, et quand on considère la fortuité au moins apparente des deux/trois épisodes de R.A.U. que j’ai connus, il me semble que seul un pigeon accepterait de se faire charcuter pour un oubli, un coup de froid, ou un excès de flotte  au désondage, avant d’avoir sérieusement potassé à quelles conditions il pourrait éviter la résection. Il y en a une au moins qu’il convient de me mettre en tête, et qui sera valable aussi pour la colique néphrétique si cette joyeuseté m’échoit un jour : boire d’abondance tant qu’on ne l’a pas, mais arrêter toute hydratation dès qu’on l’a! Ce n’est pas le deux qui m’embarrasse, je partage avec ma mère la sobriété du chameau, hors-crises de morfalisme,  qui entraînaient des excès de boisson, et, par force, ont disparu. Il ne m’est pas naturel, en revanche, de boire sans soif, et il va sans dire qu’il serait peu malin de procéder à cette médecine préventivaggravante si l’accident est inévitable. Quant aux produits naturels qui décongestionnent “naturellement” la prostate, on dirait que les seuls dont l’efficacité soit “scientifiquement” prouvée forment la base de l’inopérant Permixon : ça douche. 

    Mais, j’y reviens, de par la position respective des évacuations fécale et urinaire, et le simple fait que les antibiotiques ne font pas que du bien par où ils passent, l’uro n’est pas indépendant du digestif : tient-ce à la toute spéciale incompétence des gastro-entérologues auxquels j’ai été adressé (et va-t-en changer, quand on t’a collé une fois celui dont le lendemain était vide! Il faudrait changer  de boutique), ou à l’insanité de mon alimentation (mais c’est celle d’une vie entière, ou, à tout le moins, des vingt dernières années)? En tout cas, je le répète, un bref épisode de rétention urinaire a été suivi de 28 mois (à ce jour! je n’ai connu de répit qu’en juillet-août derniers) de détraquement d’entrailles : les formes lourdes (hydrocholécyste, etc : j’attends encore le finaud qui me révélera par quel enchaînement causal les cailloux se sont présentés… dans la vésicule biliaire!) n’ont pas refait leur cinéma après les trois premières semaines, mais, tout en surveillant ma nourriture de très près, ou de bien plus près que jamais, voilà 28 mois que je me balade entre constip’ et diarrhée, sans la moindre esquisse d’étape intermédiaire. Bâfre et Bauvalon m’ont fait deux théories probablement compatibles de la fausse diarrhée, qui m’ont laissé sceptique, et n’ont pas empêché leurs laxatifs de me flanquer aussitôt la vraie… Point tant n’en faut, d’ailleurs : j’en suis encore, après bien des expériences in corpore vili, à doser la minuscule touffette de brocolis qui, jetée dans l’eau des pâtes, amenderait un mal sans le changer en son contraire.

    Voilà qui ressemble davantage à des jérémiades qu’à de la prose utilitaire, commence à me raser moi-même, par anticipation de l’accueil, et de toute façon ne va pas durer, si aucun dialogue ne s’instaure… Or, bien fol qui l’imaginerait : il y a bien assez, çà et là, de médico-fora, pour qu’on ne vienne pas discuter santé dans mon cul de basse-fosse. Comme dirait… l’abbé Petitjean, je crois, de L’automne à Pékin, je ferais bien de me choisir un autre acte saint. Bâclons tout de même auparavant l’épisode récent, qui remet le billard sur le tapis, et semble directement issu de la gifle moscoutaire de la fin février : le plaisant, c’est qu’une douzaine de jours plus tôt, j’avais fait à la pharmacienne, balayant les réticences qu’elle devait tenir de la télé, un show de vaticination météorologique comme quoi : « L’hiver est fini! Je me sens guéri de tout! » Ça me guérira peut-être… de jouer les devins : deux mois plus tard, on tambourine encore à la porte du printemps.

    Avais-je négligé de chauffer la nuit?  En tout cas, le froid est bien la seule cause que je discerne, à moins que Miss Prostate ne soit sujette à l’autosuggestion… ou, bien entendu, aux édits de la Providence, alias Ange du Bizarre, puisque je n’avais pas manqué, en lisant que la neige arrivait, et en voyant voleter ses premiers flocons, de songer à la pensée que, bien blotti dans mon pieu, je n’aurais pas pour les sans-abri. De là à supposer que toute circulation serait gelée dans le patelin… et qu’après avoir vérifié que les trams ne circulaient pas, envoyé un S.O.S. inutile à mes ex-infirmiers, attendu une heure pour me faire claquer au nez la porte du SAMU (« Allez-y avec un ami. – Alors, si on n’a pas d’ami, il ne reste qu’à crever. – Je vous rassure, on n’en crève pas. Il peut y avoir des complications invalidantes… » et rac!) il me resterait à faire huit ou dix bornes (j’aurais dit plus! Il faut compter les erreurs et les arrêts) dans la neige fraîche ou fondue pour rallier les Urgences du CHU… Il est vrai que là, pour le coup, ils n’étaient pas surmenés, et qu’eux, de leur côté, ne m’ont pas trouvé surgonflé. J’aurais dû prendre tout tranquillement mon caoua, pour les impressionner un peu plus, et leur communiquer mon sentiment d’urgence… Enfin, après un joli poireau avant, un fort long ensuite, et un retour interminable iisdem pedibus, délesté, certes, mais qui se ressentait encore de l’aller, c’est bien la première fois de ma vie que je me suis senti trop gelépuisé pour enlever mes grolles, que j’ai d’abord plongées pieds inclus dans une bassine d’eau froide, très progressivement attiédie, tout en  méditant sur ma chance de ne pas vivre à Mouthe ou à Yakoutsk. Il est vrai que s’il y faisait ce jour là entre 23 et 35° de moins, je suppose qu’on n’y arrête pas toute circulation pour 10 cm de neige.

     Vous ferai-je grâce des probas? Pas de raison… De l'extérieur, comme la conjoncture n'échoit dans Maville qu'une fois tous les dix ans, à peu près, et à supposer une R.A.U. tous les deux ans… ça nous donne une chance de coïncidence tous les 2644500 jours environ…  soit tous les 7300 ans. Seulement, dès lors que la sauce du sens, c'est moi qui dois la mitonner, et que d'autre part j'ignore à quel point les deux sont interdépendants…

     Il n'est dans mes intentions ni de repiquer à la rando ni de me mettre à la voile : ne peut-on au moins admettre que j'ai connu le pire en ce genre… à moins de panne d'évacuation dans un ascenseur bloqué? N'y pensons plus : je me sens pris de peur de Lui donner des idées… et qu'Il n'en vienne à me dire que j'ai forgé mes propres supplices, comme toutes ces filles qui m'ont collé des cornes, disaient-elles, suite aux soupçons dont je les avais harcelées.

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