D’un meurtre à l’autre : Lincoln et Kennedy
Annexe 1
Ils ont dit…
On trouve sur le site de Janvier Dutrieux (ici) ces citations extraordinaires, à méditer et à diffuser largement. Il faut aussi se demander pourquoi nos grands argentiers ne réfléchissent pas à ces questions!
David Ricardo, Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817 : « Dans le cas de la création monétaire, l’avantage serait toujours pour ceux qui émettraient la monnaie de crédit : et comme le gouvernement représente la nation, la nation aurait épargné l’impôt, si elle, et non la banque, avait fait elle-même l’émission de cette monnaie… Le public aurait un intérêt direct à ce que ce fût l’État, et non une compagnie de marchands et de banquiers, qui fît cette émission. »
Abraham Lincoln : « La puissance d’argent fait sa proie de la nation en temps de paix et conspire contre elle en temps d’adversité. Elle est plus despotique que la monarchie, plus insolente que l’autocratie, plus égoïste que la bureaucratie. (…) Les groupes financiers et industriels sont devenus tout-puissants, il d’ensuivra une ère de corruption aux postes élevés et la puissance de l’argent du pays cherchera à prolonger son règne en utilisant les préjugés du peuple jusqu’à ce que la fortune soit concentrée en un petit nombre de mains et la république détruite. » [Prévision lucide, ce qui n’est pas fréquent sous la plume des hommes politiques.]
Clément Juglar, Les crises commerciales : « Qu’est-ce que le crédit, sinon le simple pouvoir d’acheter en échange d’une promesse de payer? La fonction d’une banque ou d’un banquier est d’acheter des dettes avec des promesses à payer… La pratique seule du crédit amène ainsi, par l’abus qu’on est porté à en faire, aux crises commerciales… Le crédit est le principal moteur, il donne l’impulsion : c’est lui qui, par la signature d’un simple effet de commerce, d’une lettre de change, donne une puissance d’achat qui paraît illimitée. »
Irving Fisher, 100% money : « Le fait de faire revivre maintenant l’ancien système de couverture intégrale des dépôts (…) empêcherait effectivement l’inflation et la déflation suscitées par notre système actuel, c’est-à-dire stopperait effectivement la création et la destruction irresponsables de monnaie par nos milliers de banques commerciales qui agissent aujourd’hui comme autant d’instituts privés d’émission (…) L’essence du plan 100% monnaie est de rendre la monnaie indépendante des prêts, c’est-à-dire de séparer le processus de création et de destruction de monnaie du prêt aux affaires. »
Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, La réforme monétaire, 1976 : « Le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s’est profondément modifié au cours des siècles. (…) À l’origine, le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. (…) Ce n’est que vers le XVIIème siècle, avec l’apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public » […] « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’État s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national. »
Jean-Marcel Jeanneney, fondateur de l’OFCE, Écoute la France qui gronde, 1995 : Je prétends que, dans la conjoncture actuelle, à condition d’entourer l’opération de garde-fous, l’émission de monnaie ex nihilo par la Banque de France, sans qu’existe aucune créance en contrepartie, est indispensable pour sortir notre économie de son anémie. (…) Il s’agirait de fournir aux ménages un pouvoir d’achat supplémentaire, qui n’alourdisse en rien les coûts de production. (…) Cette monnaie ne pourrait être remise au Trésor, ce que les accords européens interdisent. (…) C’est donc directement aux habitants du territoire français que la monnaie créée devra aller. (…) Le mot capitation désignant un impôt uniforme prélevé par tête d’habitant, l’allocation versée serait une capitation inversée. [J’attendais décapitation, pas vous? Mais c’est qu’on n’est pas là pour rigoler.] 1000 ou 2000 frs seraient versés à toute personne résidente, quels que soient son âge et ses revenus. La Banque (centrale) réserverait le droit de renouveler ou non l’opération si la conjoncture le demande. »
Jacques Méraud, fondateur du CERC, Le Monde du 5/08/1997 et du 02/09/97 : « On pourrait avoir une productivité plus grande des secteurs tertiaires, et générer en aval du pouvoir d’achat, si l’on avait plus de demande en amont. Mais ladite demande suppose déjà du pouvoir d’achat. Il faut donc qu’intervienne une demande exogène pour que reprenne la croissance, et que (…) lorsqu’une injection de monnaie de la Banque centrale paraît opportune au Conseil de la Politique Monétaire, que les modalités en soient étudiées entre ce dernier et le Gouvernement, étant entendu qu’elle pourrait viser à stimuler la demande privée aussi bien que la demande publique. »
Maurice Allais, Nobel d’économie 1988, L’impôt sur le capital et la réforme monétaire, 1976 : « Il est aujourd’hui pour le moins paradoxal de constater que lorsque, pendant des siècles, l’Ancien Régime avait préservé jalousement le droit de l’État de battre monnaie et le privilège exclusif d’en garder le bénéfice, la République démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. »
Josiah Stamp, Gouverneur de la Banque d’Angleterre, 1920 : « Si vous désirez être les esclaves des banques, et payer pour financer votre propre esclavage, alors laissez les banques créer l’argent. »
Rothschild frères (en 1865, dans une lettre envoyée par un banquier londonien à ses confrères de Wall Sreet à New York) : « Messieurs, un certain M. John Sherman nous a écrit qu’il n’y a jamais eu autant de chance pour les capitalistes d’accumuler de la monnaie que par un “décret promulgué”, selon le plan formulé par l’Association Britannique des Banquiers. Il donne presque tous pouvoirs à la banque nationale sur les finances de la nation. (…) si ce plan prenait force de loi, il en découlerait de grands profits pour la fraternité des banquiers dans le monde entier. (…) M. Sherman dit que les quelques personnes qui comprennent ce système ou bien seront intéressées à ses profits ou bien dépendront tellement de ses faveurs qu’il n’y aura pas d’opposition de la part de cette classe, alors que la grande masse du peuple, intellectuellement incapable de comprendre les formidables avantages que tire le capital du système, portera son fardeau sans complainte, et peut-être sans s’imaginer que le système est contraire à ses intérêts. »
Thomas Jefferson (1743-1826) : « Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation. »
« Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu’une armée debout. »
Mayer Amshel Rothschild (1743-1812) : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois. »
Joseph E. Stiglitz, Quand le capitalisme perd la tête, 2003 : « Nous avons besoin de nouvelles règles publiques, indépendantes. Le néolibéralisme apparaît comme un système économiquement malsain. Il génère de la pauvreté. Il est dogmatique et injuste. Il menace la démocratie. C’est un mauvais modèle économique. »
Souvenons-nous : aux USA, en 1861, l’État reprit le contrôle de l’émission et de la circulation d’une monnaie sans intérêts. La production agricole et industrielle redémarra, le chômage disparut. En 1865, après l’assassinat du président Lincoln [1], les banques privées imposèrent de nouveau une monnaie avec intérêts. En dix ans, le pouvoir d’achat chutant de moitié, il y eut 55000 faillites avec tout un cortège de chômage et de misère. Logique, car les banquiers, avec les intérêts, prenaient la moitié de l’argent que les gens gagnaient en travaillant. [ici – un peu longuet, et parfois confus : j’avoue que la tutélarité de Leibniz (du côté du Bien) et de Locke (forces du Mal) ne me paraît pas évidente.]
[1] Sans que la relation de cause à effet puisse être prouvée, on doit remarquer que trois présidents des États-Unis furent assassinés après avoir remis en question la création monétaire privée : James Madison, Abraham Lincoln et John F. Kennedy, qui aurait (nous n’avons pu vérifier sérieusement cette information) le 4 juin 1963 soit cinq mois avant son assassinat, signé le décret présidentiel n° 11110 redonnant au gouvernement U.S. le pouvoir d’émettre de la monnaie. [Cf. cet article à moitié brouillé par des trados-robots, mais dont la conclusion mériterait d’être méditée : « Quiconque voudra pousser plus loin et faire des recherches sur le contenu de cet article, comme je les ai faites depuis des années, comprendra la cause première des malheurs du monde : Le groupe des banquiers internationaux qui, entre autre, ont crée la réserve fédérale américaine pour mettre l'économie américaine en coupe réglée. Je dois dire que j'avais une piètre opinion de Kennedy, avant de connaître EO 11110. Je le considère comme un homme politique éclairé, qui a voulu mettre l'intérêt du peuple américain au-dessus de celui des banques. Le fait qu'il en ait payé le prix et que cet exemple décourage ceux qui voudraient rétablir la souveraineté du peuple américain sur leur économie penche en faveur d'un statu quo qui devrait perdurer. On a la tête qui tourne quand on sait que Bill Gates a une fortune de 50 milliards de dollars, mais les intérêts perçus sur une dette de 50000 milliards de dollars représentent 2500 milliards de dollars par an, 50 fois la fortune de Bill Gates, que se partagent les quelques banquiers internationaux qui ont eu le coup de génie de créer la FED en 1913. »
Peut-être aurais-je dû commencer par l’intro : « Il est impossible de ne pas évoquer, à la suite de celle du Président Lincoln, la tentative du Président John Fitzgerald Kennedy de dépouiller la FED de sa puissance , tellement elle lui est parallèle. Elle eut lieu un siècle exactement après celle de Lincoln. Les coïncidences biographiques, politiques et même numérologiques qui rapprochent les destins de ces deux hommes politiques sont, il faut le reconnaître, tout à fait extraordinaires et ont fait saliver de nombreux Sherlock Holmes amateurs. Leurs morts violentes semblent les avoir liés pour l'éternité dans un parcours historique en miroir.
En effet, le 4 juin 1963 , le Président Kennedy signait l'Executive Order n° 11110 par lequel le gouvernement retrouvait un pouvoir inscrit dans la Constitution, celui de créer sa monnaie sans passer par la Réserve Fédérale. Cette nouvelle monnaie, gagée sur les réserves d'or et d'argent du Trésor, rappelait les greenbacks et le coup de force du Président Lincoln.
Le Président Kennedy fit imprimer 4,3 milliards de billets de 1, 2, 5, 10, 20 et 100 dollars. En 1994 il restait l'équivalent de 284.125.895 dollars en circulation aux Etats-Unis, détenus, probablement par des collectionneurs (source: The 1995 World Almanac).
Les conséquences de l'Executive Order n° 11110 étaient énormes. En effet, d'un trait de plume John Fitzgerald Kennedy était en passe de mettre hors-jeu tout le pouvoir que les banques privées de la FED s'étaient arrogé depuis 1816 et qu'elles détenaient officiellement depuis 1913. Car si, dans un premier temps, les deux monnaies auraient circulé parallèlement, la monnaie d'Etat, gagée sur les réserves d'argent, aurait fini par terrasser la monnaie créée ex-nihilo par les banquiers. Cette nouvelle monnaie aurait considérablement diminué l'endettement de l'Etat, puisqu'elle éliminait le paiement des intérêts.
Les 26 volumes du rapport Warren n'ont pas réussi à apporter une explication crédible à l'assassinat du Président Kennedy à Dallas le 26 novembre 1963, cinq mois après sa réforme monétaire. Il n'est nul besoin d'être un “complotiste” primaire ou secondaire pour n'accorder qu'un crédit poli à la thèse officielle, non pas seulement à cause de l'analyse des conditions de l'exécution, mais parce que le fait que tous les témoins oculaires de l'événement soient morts dans les deux ans ; que la disparition ou l'élimination de 400 personnes en relations même lointaines avec cet événement - y compris le personnel médical de l'hôpital Parkow où Kennedy a été admis, du portier au personnel médical, ainsi que des proches du tireur accusé, Lee Harvey Oswald - que tous ces événements soient le fruit du hasard relève d'un pourcentage de probabilités si infinitésimal qu'il est proche du zéro absolu. Le calcul des probabilités devient un juge plus efficace que n'importe quelle vérité officielle.
De puissants comploteurs ont donc sévi, y compris longtemps encore après le crime initial. Parmi les innombrables pistes avancées par les uns et par les autres, la piste monétaire était évidemment tentante . Elle fut relativement peu explorée au début de l'enquête. Cependant beaucoup la tiennent pour d'autant plus avérée qu'ils rapportent une phrase du père du Président, Joseph Kennedy, lorsqu'il apprit la décision de réforme monétaire de son fils : “Si tu le fais, ils te tueront”. » Plutôt léger, comme preuve. Mais les probas et le cui prodest parlent haut. Aveu : c’est la première fois que je tombe sur cette explication du meurtre de Kennedy – laquelle n’exclut évidemment pas l’intervention d’exécuteurs mafieux ou autres. Les “Kennedy greenbacks” ne sont pourtant pas des documents secrets…]
[P.S. L’effort d’aller aux sources (tchosàfout’, de sorte que je commence à peine) n’a porté jusqu’à l’heure que des fruits douteux. Le texte que Gogol nous place en tête sur la question est le torche-cul répétitif et mal nommé que voici, d’autant plus suspect que Kennedy, paraît-il (il me plaît de plus en plus, ce mec-là! Il est vrai qu’il me dégoûte depuis si longtemps, avec ses bajoues de hamster, ses mille-et-une nanas et sa popularité anthume que j’ai l’impression de progresser in extremis en changeant d’avis) était tout à fait opposé à la bombinette israélienne : la haute banque comme payeuse et le Maussade comme exécuteur, ça me paraît harmonieux à souhait. Merde! J’avais 13 ans en 63, et je ne comprenais pas grand-chose. Mais alors déjà, et sans aide, Ruby ne passait pas. Il ne passe pas davantage à présent, et je suis bien banal en cela, ce qui certes n’est pas une garantie. Je n’ai pas lu le pavissimo de Bugliosi, mais l’“Oswald, Oswald seul” de Mailer puait déjà la commande à plein nez, et, pour payer ne serait-ce que le paraphe de tels princes, il faut énormément de pognon – ou qu’ils aient une casserole à la queue.
Cela dit, l’exigence de sens peut être paranoïaque en soi, et, pour revenir à notre sujet précis, je ne vois aucun rapport entre le texte de ce petit executive order et l’émission pour le moins inhabituelle de 4 milliards de dollars et quelques par le Trésor américain, que nul ne conteste, pas plus que l’intention de Kennedy de dégommer la FED. Il avait, il est vrai, d’autres ennemis. Et au surplus, je me fiche un peu duquel a frappé. Ce qui me paraît significatif, c’est que les soupçons touchant la Haute Banque Privée n’apparaissent que dans un bouquin de 89, après cent dénonçant la Mafia, et quelques-uns le FBI et la CIA…]